LABROUSSE Philippe, Jean, Albert, Louis
Né le 28 octobre 1908 à Paris (VIe arr.), fusillé comme otage le 22 octobre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; chef du contentieux des chantiers de Penhoët (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; résistant gaulliste.
Sa cousine de Saint-Nazaire Jeanne Gelabert avait caché des armes récupérées lors de la débâcle ; avec son fiancé, l’avocat résistant gaulliste Max Veper, ils furent arrêtés en avril 1941, alors qu’elle hébergeait deux officiers anglais. Ils avaient été dénoncés par le collaborateur André Barrault, condamné à mort et exécuté le 18 décembre 1945. À l’issue d’un interrogatoire au Palais de justice de Nantes, Max Veper réussit à s’échapper, Philippe Labrousse l’aida à se cacher, fuite réussie après cinq jours sur un bateau de l’Erdre. Il fut arrêté le 12 avril 1941 à Saint-Nazaire par l’Abwehr. Accusé d’« action en faveur de l’ennemi », d’aide à des prisonniers de guerre évadés, et soupçonné d’avoir détenu des explosifs chez lui, il fut incarcéré à la prison des Rochettes à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique). Jugé très probablement par le tribunal militaire allemand de Nantes (tribunal de la Feldkommandantur 518) le 17 juillet 1941, il aurait été acquitté ou condamné à une peine de détention mais maintenu en détention par les autorités allemandes à l’expiration de sa peine. Transféré le 1er octobre 1941 au camp de prisonniers du fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis), il a été fusillé comme otage le 22 octobre 1941 au Mont-Valérien à 16 heures par les autorités allemandes. Il faisait partie des quarante-huit otages fusillés le 22 octobre 1941 à Châteaubriant, Nantes et Paris, en représailles à l’attentat contre le lieutenant-colonel Karl Hotz, responsable des troupes d’occupation en Loire-Inférieure et abattu à Nantes par des résistants, le 20 octobre 1941. Il a été fusillé avec Marcel Hévin, Hubert Caldecott, Alain Ribourdouille et Victor Saunier
Il a été inhumé dans le carré militaire du cimetière de La Chauvinière à Nantes.
La mention « Mort pour la France » lui a été attribuée par le ministère des Anciens Combattants en date du 22 mars 1948.
Philippe Labrousse a envoyé une correspondance régulière à sa femme mais la dernière lettre parvenue n’est pas "une dernière lettre" avant la fusillade.
Il écrit : " Je suis maintenant à Romainville, dans un fort très spacieux et boisé, dans un régime de liberté surveillée. Sois bien courageuse ; il n’y a qu’à s’armer de patience et j’ai confiance en une solution rapide."
SOURCES : AVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes. — A. Perrau-Charmantier, La Guerre en Bretagne. Récits et Portaits II, Aux Portes du large, Nantes, 1948, p. 237-246, avec photo. — Notes Annie Pennetier et de Claude Pennetier . — MémorialGenweb. — Jeanne Gelabert résistance 62.net. — État civil. — Documents et renseignements communiqués par Mélanie Durda, équipe du Mont-Valérien.
Michel Thébault